Infirmiers libéraux : et si la coupe était vraiment pleine
"Chaque soir, je me demande : combien de temps encore ?" Ces mots, je les entends souvent dans les échanges avec mes IDEL. Et ce n'est pas qu'une impression. Une grande partie envisage de stopper leur carrière dans les années à venir.
Par Angèle •
Selon un sondage Infirmiers.com, 6 IDE sur 10 (⁓ 60%) ne reprendraient pas ce métier s'ils pouvaient tout recommencer.
Des soignants indispensables...mais au bord de l'épuisement.
Depuis la crise COVID, les discours publics vantent l'importance des IDEL. Mais sur le terrain, le quotidien est plus rude : surcharge, mépris ressenti, fatigue, abandon.
Même pour ceux qui tiennent le coup, il y a cette porte qui claque dans le dos : l'impression d'être sous-estimé, en lutte permanente, pas assez soutenu.
Pourquoi tant d'IDEL fléchissent ?
Derrière les gros mots du découragement, il y a des réalités concrètes. Voici les douleurs que j'entends souvent :
- Etouffé par l'administratif
Les LIBERAUX eux-mêmes pointent les charges administratives comme le "point noir". 81% des soignants libéraux ont déjà recours à un comptable pour gérer ces tâches. Actusoins. Entre les rejets, les réclamations, les contrôles, les heures perdues se comptent. - L'angoisse des indus
L'Assurance Maladie mène des contrôles automatiques sur les facturations des IDEL (entre 2021 et 2022, 900 000 contrôles automatiques ont été effectués pour les infirmiers libéraux). Pour beaucoup, la menace d'un indu pèse comme une épée de Damoclès. Et quand l'indu est prononcé, la CPAM demande le remboursement avec majoration possible ! - Le relation avec les patients est sous tension
Suite à la crise sanitaire, certaines tensions se sont accentuées : mal vaillance des patients, incompréhension, violence physique....et j'en passe ! - Rémunération vs charge
Beaucoup d'IDEL disent qu'ils travaillent 7 jours sur 7, par tous les temps, mais on du mal à sentir que leur effort est "juste" dans les revenus.
Bref : les soins, les trajets, l'administratif, les contrôles c'est un cocktail qui finit par saturer les IDEL.
Vers un avenir incertain ?
Le gouvernement évoque l'élargissement des compétences, l'IDEL comme pilier dort pour "libérer du temps médical".
Mais peut-on demander à une profession déjà à bout de souffler ou de faire encore plus ?
La récente circulaire R-30-2024 de la CNAM est un petit pas dans la direction : elle vise à uniformiser les pratiques de cotation, d'interprétation d'ordonnance et de gestion des indus. Mais beaucoup estime que ce n'est pas suffisant face à la gravité du climat moral.
Et maintenant ?
A toi, IDEL, qui lis cet article :
- Ressens tu aussi ce découragement latent ?
- Si tu dois choisir UNE seule pression qui t'écrase chaque jour, ce serait laquelle ?
- Enfin, selon toi, quelle mesure concrète pourrait redonner du souffle à la profession ?
Parce que chaque voix compte. Et so ceux qui vivent cela parlent fort, peut être que le système vous entendra !